Centrafrique

Centrafrique : les enjeux d’une survie

En Centrafrique, plusieurs fois et depuis longtemps meurtri, il s’agit dorénavant de prendre un nouveau départ. Il revient d’abord aux fils et aux filles de ce pays de relever la tête et de se dire « comment en est-on arrivé-là ? ». Si les responsables du chaos centrafricain ont été identifiés, en cela que ce sont d’abord ces hommes politiques ayant placé leurs intérêts personnels avant ceux du peuple, il s’agit aujourd’hui de donner leur dignité à des populations malmenées, oubliées, sacrifiées.

Comment donner donc confiance à la Centrafrique ? La démarche de tout homme politique centrafricain devra être à la hauteur des enjeux pour un pays qui joue sa survie. Il y a d’abord l’enjeu sécuritaire, un objectif essentiel. Il est la condition première avant d’envisager un quelconque projet politique. On ne peut pas construire un Etat sans l’assurance d’une paix globale. L’exemple de la Somalie est parlant : on s’y acharne à monter un semblant d’Etat quand les groupes armés dépècent le pays. Un échec.

En Centrafrique, les forces françaises et panafricaines ne réussiront que si les centrafricains ont une volonté de réconciliation. Mais au-delà de l'enjeu sécuritaire, le projet politique pour la Centrafrique devrait être un projet de réconciliation. Il n’est pas insurmontable, tant les fractures sont artificielles et récentes. Celles-ci sont l’œuvre d’hommes politiques et de chefs de guerre dans le seul dessein d’acquérir ou de garder le pouvoir. Le leader politique qui prônera cette réconciliation a toutes les chances d’emporter la future élection présidentielle de 2015. Et Dieu sait qu’il existe, de part et d'autre de l'Oubangui, des hommes et des femmes de réconciliation !